Interview
de Christian Husler
Peintre, graveur,
sculpteur à Genève, Christian Husler présente un tableau
intitulé :
Lettre à Aung San Suu Kyi .
Pourquoi avoir voulu lui écrire ?
Dans le
choix du thème du tableau, je suis parti de l’idée de la
lettre, je suis parti du titre. Ainsi, j’adresse à la
dissidente un message même si celui-ci n’est ni lisible,
ni compréhensible. J’entends comme une histoire
inconsciente, mentale, que j’inscris dans ma peinture ;
il s’agit plutôt d’une écriture cachée, d’ une émotion.
De plus en
plus, je tends vers l’abstrait, mais je ne peux
m’empêcher d’introduire des éléments figuratifs qui sont
ici : le signe, l’histoire et l’écriture. Ces signes
pourraient aussi très bien appartenir à l’écriture
birmane.
Je procède
ainsi : avec un pyrograveur, je grave sur la peinture
quand elle est fraîche, molle ; après deux couches, le
blanc apparaît, puis j’interviens après à l’encre de
Chine en noir afin que le message devienne plus
mystérieux.
Vous offrez ce tableau le 24 mai
2007, soit trois jours avant la date tant attendue de sa
libération ; savez- vous que d’innombrables messages
sont partis de tous les coins du monde pour demander sa
mise en liberté ?
Eh bien !... j’ajoute le mien ! Je
lui envoie un message de paix, de soutien et d’espoir !
Propos
recueillis par
Danielle Schibler / ASB |